02 Fév Si la Chandeleur m’était contée
Le 2 février, jour de la Chandeleur, vous dégusterez très certainement des crêpes ou des navettes, ou les deux, pour faire la fête en famille, ou avec vos amis. Située au cœur de l’hiver, elle est à la croisée de deux traditions, l’une païenne, l’autre chrétienne. Voyons un peu !
Au commencement, chez les Païens
Dans l’Antiquité romaine, on célébrait le 15 février les Lupercales, dédiées au Dieu Pan, avec des courses aux flambeaux. On honorait Proserpine, déesse des Enfers puis de la germination, autrement appelée Perséphone chez les Grecs, souvent représentée un flambeau à la main. Les Romains mangeaient lors de ces fêtes des galettes de céréales. De la galette à la crêpe… Il n’y a qu’un pas !
Puis la Chandeleur, chez les Chrétiens
Suivant Innocent III, elle fut établie par le Pape Gélase 1er au Ve siècle pour remplacer les Lupercales, toujours en dégustant des pâtisseries, notamment les crêpes depuis le XIXe siècle. Ce sont aussi des galettes de sarrasin en Bretagne (XIIe siècle), des beignets aux pommes dans le Berry, des beignets de farine dans l’Yonne avec ses roubigneaux, des mariottes à Montbard en Côte d’Or et des navettes à Marseille.
La Chandeleur est la célébration de la présentation du Christ au Temple et les relevailles de Marie. Pendant l’office, de nombreux cierges sont allumés, pour fêter le retour à la lumière, et bénis. Au Moyen Age, la procession se dirigeait vers les champs, les vignobles et les demeures. Si la flamme bénite s’éteignait, on était mort dans l’année !
Les crêpes et la richesse
Nombre de croyances avec les crêpes se rapportent à la richesse future en argent ou en récolte. Ainsi, pour l’attirer, on les faisait sauter à la poêle avec de l’argent ou une pièce d’or dans la main libre. Si une jeune fille arrivait à en faire sauter 6 d’affilée, elle était mariée dans l’année…
Autres crêpes, autres contrées
Les premières galettes, mélange de farine et d’eau, sont « nées » il y a 7 000 ans. Toutes les civilisations ont créé leurs « crêpes ». Au Japon, c’est l’Okonomiyaki, enrichie de viande et fruits de mer. En Chine, elle accompagne le canard laqué. En Russie, le caviar s’étale sur le blinis, en Inde, le Dosa (farine de riz et de lentilles) est au menu du petit déjeuner ou du dîner. Si en Grande-Bretagne, les crumpets, très alvéolés, absorbent confitures et beurre fondu, au Canada et aux Etats-Unis, les pancakes accompagnent souvent le sirop d’érable.
Et les navettes ?
Si, dans toute la Provence, comme ailleurs, on adore les crêpes, à Marseille, c’est la fête des navettes, les naveto de Saint-Victor à la recette infiniment protégée. Leur nom viendrait du latin navis, navire, et leur forme allongée rappellerait la barque de Saint-Lazare, Marthe et Madeleine, ses sœurs, qui auraient accosté à Marseille. Vendue sur le parvis de la vieille Abbaye de St-Victor et bénie dans l’église, elle attire des centaines de gourmands et de croyants, souvent les deux, le jour de la Chandeleur.
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Merci à Jean-Pierre Générosi, enseignant à la retraite et trésorier de l’association Des Saveurs et des Mots. Crédit photo : © M.studio – Fotolia.com
Laura HANTZ
Posté à 14:45h, 02 févrierC’est intéressant de connaître la signification d’une « fête » !
Belle journée
Caroline
Posté à 14:50h, 02 févrierOui, j’adore découvrir les origines de toutes ces fêtes, ça nous rappelle notre histoire !
omothermix.com
Posté à 22:12h, 02 févrierMarrant, je ne savais pas tout cela et on en découvre vraiment tous les jours. Je ne pensais pas du tout que la galette était si vieille.
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