21 Fév Mardi Gras : si Carnaval m’était conté et les beignets bientôt mangés
Les amateurs de déguisements et de danse sont en alerte : le 16 février, c’est Mardi Gras, qui a lieu 47 jours avant Pâques.
Mardi Gras marque la fin de la « semaine des 7 jours gras » jadis « Jours charnels », avant le début du Carême, mercredi des Cendres, période de jeûne. En Provence, le bonhomme Carnaval, c’est Caramentran, soit Carême entrant, qui finira sa vie en flammes, après le défilé.
Avant cela, que se passera-t-il ? La fête !
Les gens, enfants notamment, se déguisent, paradent, mangent, boivent… plus de raison souvent. Pourquoi ?
Carnaval, du latin « Carne levarer » = enlever la chair (des repas) ouvrira à sa mort la période maigre, allant jusqu’à Pâques. Dans la Grèce antique, pendant les Dyonisies, on fêtait l’apokries, période où l’on ripaillait, dansait (Patras, carnaval très connu). A Rome, aux Saturnales, c’était le renversement de l’ordre établi avec nombre de transgressions, comme aux Calendes de Mars.
En France, au XIe siècle, on élisait un « pape des fous » avec inversion de l’ordre social, religieux, symbolique. Par exemple, les hommes pouvaient porter chemises longues et jupons, les femmes le pantalon et une veste d’homme… retournée. Cela pouvait « déborder » sur le mercredi des Cendres. A Saint-Claude (39), avait lieu « la fête des soufflaculs » : « hommes en pans de chemises trempés dans la moutarde » et « femmes, boudin à la main, courant après le moutardier ambulant. »
Pour Mardi Gras (ou Saint Crevaz en Provence), ce monde à l’envers symbolisait la fin prochaine de l’hiver qu’on tue ou qu’on brûle rituellement le soir du Mardi Gras. Les jeunes gens sautent par-dessus les braises pour se marier bientôt et être féconds. Entre temps, on a paradé. Gare aux confettis, aux oeufs et farine jetés à la volée ! D’ailleurs, à Nice, jadis, il fallait se protéger le visage car les petits papiers étaient remplacés par des boulettes de plâtre, des œufs remplis de sable ou de poivre. Les 3 Joyeuses de Dunkerque sont très réputées et, comme partout en France, on s’amuse pour Mardi Gras, on fait les fous…
Ailleurs dans le monde
Venise a quasi institutionnalisé son Carnaval depuis la Renaissance et à Rio de Janeiro, il y a un monde FOU, au propre et au figuré. En Louisiane, les festivités carnavalesques durent du 6 janvier (Epiphanie) à Mardi Gras. A la Nouvelle Orléans, on défile en parades interminables ou krewe, sur St-Charles Avenue, Canal Street ou le quartier français, de 8h à minuit pour le Mardi Gras proprement dit.
Que mange-t-on à cette occasion ?
Et on y déguste les fameux beignets de Carnaval, tradition importée par des colons français au XVIIIe siècle. Au « Café du Monde », on peut les savourer avec le fameux « café – chicorée au lait » devant le Mississippi et ses bateaux à aubes. On peut ainsi « laisser le bon temps rouler ».
En Provence, à part les traditionnels beignets et crêpes, on fait les délicieuses oreillettes, légères et craquantes, mais aussi nos fameux chichi fregi. Le Chichi, c’est ce beignet au long cours que le bon confiseur découpe en tronçons, sucrés juste avant la vente à chaud. Et les Pieds Noirs ont apporté d’Oran les churros ou tallos (prononcez taïos) tout aussi appétissants.
La fête en dictons
En Aquitaine, on dit « Mardi Gras, haut ou bas, petite lune tu auras. » Ailleurs, « Mardi Gras sous la pluie, l’hiver s’enfuit » ou « Si le soleil est là pour Mardi Gras, il reparaîtra tout le Carême ».
C’est bientôt le moment de faire les fous mais raisonnablement !!
A lire
Les beignets français de la Nouvelle Orléans enchantent Mardi Gras !
Le King Cake, un gâteau de fête très coloré
Merci à Jean-Pierre Générosi, trésorier de l’association Des Saveurs et des Mots
Laura HANTZ
Posté à 11:41h, 17 févrierMerci pour cet article!
Ah j’ai une terrible envie de beignet, mais je n’ai pas de friteuse sniffff!!!!!
Caroline
Posté à 11:45h, 17 févrierSinon tu peux essayer avec une sauteuse !