14 Avr Quand bloguer mène à une consommation responsable
A l’origine, quand j’ai créé mon blog, j’avais comme objectifs de partager mes recettes, donner mon avis sur les restaurants que j’apprécie et dénicher des bons plans. Si vous me suivez depuis quelques temps, vous vous êtes bien sûr rendu compte que je les ai atteints sans problème mais je ne me suis pas cantonnée à ça. Mon blog a évolué dans le temps et moi aussi. A la longue, je suis devenue une blogueuse « responsable » (clin d’oeil à Alain Manoukian, le coach qui m’a fait découvrir le concept du « manager responsable »). Vous êtes certainement en train de vous dire : « mais qu’est-ce que c’est une blogueuse responsable ? Elle n’avait pas l’air irresponsable avant, pourtant ! »
En côtoyant des restaurateurs, des producteurs et des artisans, en achetant des produits pour mes recettes, j’ai pris conscience de beaucoup de choses. Nous ne pouvons pas continuer à vivre tel que nous ne le faisions jusqu’à maintenant, tant pour le bien de notre santé que pour la préservation de notre planète. Les ressources sont limitées et partout dans le monde -même dans notre pays – les conditions de travail ne sont pas forcément faciles pour tout le monde. C’est à nous, citoyens et consommateurs, à nous engager et à agir ! Depuis que j’ai vu le documentaire « Demain », je suis remontée comme une pendule. J’ai envie d’agir, de mettre en place plein de projets pour améliorer la vie quotidienne, l’environnement…
Je vous donne la définition de Wikipedia afin que vous y voyiez un peu plus clair : la consommation responsable correspond à un engagement civique actif en vue de la qualité de vie personnelle et collective : bien dans sa tête, dans sa société et sur la terre. D’un point de vue opérationnel, cela signifie, par exemple :
- préférer les circuits courts
- lutter contre la surexploitation des terres
- préférer les produits fabriqués dans le respect des êtres humains
- éviter tout gaspillage alimentaire ou surconsommation
Grâce à Mathias Peres, le Chef de la Table du Roy à Salon-de-Provence, j’ai découvert le locavorisme – et la bistronomie par la même occasion. En préparant mes recettes, je me suis souciée de la saisonnalité et du choix de produits frais et bio dans la mesure du possible. Quand ce n’est pas la saison des fraises ou des tomates, je n’en achète pas. Par contre, je suis une grande fan de bocaux contenant des merveilles de coulis de tomate, de poivrons grillés…
En creusant de plus en plus sur la question de l’agriculture biologique, je me suis également intéressée à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Avec mon mari, nous avons mis en place un composteur dans notre jardin et un lombricomposteur. Je trie mes déchets au maximum – j’avoue que je ne suis pas encore tout à fait au point mais je m’améliore ! Mon chéri est en train de mettre en place un système d’aquaponie dans le jardin (aquaculture intégrée qui associe une culture de végétaux en « symbiose » avec l’élevage de poissons). Bon, je vois que vous êtes en train de nous prendre pour des « bobos », terme péjoratif que je déteste car il sert à dénigrer des personnes qui veulent travailler à la mise en place d’une autre société. Je me vois surtout comme une citoyenne qui en a assez de se faire prendre pour une bille par les différents lobbies qui n’ont pour seul objectif que leur profit et qui négligent tout le reste. Alors, parler, c’est bien, agir, c’est mieux !
J’ai également affiné ma ligne éditoriale. Au tout début, je parlais plus de produits industriels et là, j’avoue que j’ai tendance à les zapper complètement. Je reçois souvent des communiqués de presse que je ne regarde même plus car je n’ai aucune envie de parler de marques qui ne sont bonnes ni pour notre santé, ni pour notre environnement. Dernièrement, j’ai reçu une demande de publireportage pour parler de l’huile de palme mais je l’ai déclinée. Situation cocasse : une marque de pain de mie n’a pas souhaité collaborer avec mon blog car il ne correspondait pas à leur ligne éditoriale (je parle peut-être trop de produits sains !).
J’ai discuté récemment avec la propriétaire d’un restaurant marseillais qui me disait qu’elle déplorait le fait que beaucoup de blogueurs parlaient de lieux à la mode au détriment des autres quartiers de la ville. Et là, je me suis aussi dit que tenir un blog, c’était aussi s’engager pour sa ville pour préserver – à sa petite mesure bien sûr, ne prenons pas le melon, on n’est pas non plus Paris Match – ses commerces et ses artisans. J’ai même pris mon adhésion à l’association « Pays salonais en transition » pour pouvoir changer mes euros en roue, la monnaie locale salonaise et dynamiser ainsi l’économie de proximité.
Je me rends compte que j’ai « grandi » et évolué avec mon blog. Comme je suis quelqu’un d’entier, quand je dis que je prépare des plats avec des produits de saison et que je lutte contre le gaspillage alimentaire, je le fais vraiment (enfin, la plupart du temps, je ne suis pas une sainte non plus !). Je commence à acheter des produits en vrac (je vous dis que je m’améliore !). Je ne jette plus de nourriture et tous les fruits et légumes « fatigués » finissent dans mon extracteur de jus. Dans mes articles, je parle au maximum des initiatives de personnes qui luttent contre le gaspillage alimentaire, qui s’engagent, qui ont la passion de leur métier, qui ont des idées originales…
Je boycotte les marques qui ne respectent pas les droits de l’homme – et de la femme par la même occasion -, je ne vais plus faire mes courses au supermarché, je me sers chez les producteurs locaux, sur les marchés, chez les artisans de mon quartier… Je ne mange plus dans les restaurants de chaîne et je privilégie ceux qui s’approvisionnent chez les producteurs du coin. Et vous savez quoi ? Je m’en porte très bien et je n’ai pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin ! Enfin, si j’ai réussi à vous donner envie de vous engager vous aussi sur une autre voie que celle que tentent de nous imposer les lobbies, je suis très heureuse !
A lire :
Comment je vis très bien depuis des mois, sans aller au supermarché
Jenna
Posté à 16:29h, 14 avrilBravo pour ton article. C’est aussi mes conventions.
Caroline
Posté à 16:32h, 14 avrilMerci Jenna, contente de constater que nous nous rejoignons là-dessus aussi !