Chefs, tourisme et territoires : Liaisons dangereuses ? Jusqu’où l’image des chefs est-elle exploitée ?

Chefs, tourisme et territoires : Liaisons dangereuses ? Jusqu’où l’image des chefs est-elle exploitée ?

Club de la communicationEn novembre 2013, le Club Provence Communication a organisé un déjeuner-débat « Chefs, tourisme et territoires : Liaisons dangereuses ? Jusqu’où l’image des chefs est-elle exploitée pour la communication et le marketing ? », au Club Pernod à Marseille.

Y participaient Lionel LEVY, Chef exécutif à l’Intercontinental de Marseille, Pierre PSALTIS , Journaliste pour le groupe La Provence, chroniqueur gastronomique, auteur du magazine « A table », Gersende GUEIT,  Responsable Communication & Expérience Clients SOFITEL Vieux Port, Maxime TISSOT,  Directeur de l’Office du Tourisme et des Congrès de Marseille et Mireille ASTOLFI, Responsable du projet Tables 2013 Bouches-du-Rhône Tourisme. Ce débat, extrêmement intéressant, était animé par Julia Santi du Club Provence Communication.

Gersende Guiet a expliqué que l’hôtel Sofitel intégrait la gastronomie dans sa communication. Pour Dominique Frérard, son Chef depuis 20 ans, « c’est un hôtel dans un restaurant ». Toute la communication est axée autour de lui. Pour Pierre Psaltis, il faut faire attention car un chef qui reste trop longtemps à la même place peut être tenté par une certaine routine et ne plus innover. De plus, que se passe-t-il quand le Chef s’en va, toute la communication est à reconstruire de zéro.

Création de l’association Gourméditerranée

Lionel Levy a ensuite expliqué que l’association Gourméditerranée a été créée en réaction au fait que des chefs étrangers avaient été sollicités pour participer à MP2013. Elle a vu le jour en janvier 2012, grâce à 40 chefs de Marseille et alentours réunis autour de Gérald Passedat, Lionel Lévy et Guillaume Sourrieu (Président, Président et Trésorier). Certains sont étoilés, d’autant moins connus, mais tous sont animés par la même philosophie : valoriser la culture et la gastronomie méditerranéennes.

Lionel Levy n’est pas fondamentalement contre les émissions comme Masterchef ou TopChef car elles amènent aux chefs une main d’œuvre plus curieuse et plus passionnée. A voir avec le temps !

L’Intercontinental, ouvert en octobre 2013, a mis l’accent sur la gastronomie. Ancien Chef d' »Une Table au Sud », Lionel Levy s’est adapté à une clientèle internationale (70% locale et 30% internationale).

La cuisine doit évoluer

La créativité et le business peuvent aller de pair, la cuisine doit d’ailleurs évoluer. Il y a eu des flops comme la cuisine moléculaire qui était surtout un effet de mode. Le vrai génie serait de l’intégrer dans une recette.

Un chef est bien évidemment le représentant de sa région mais, pour rester convaincant, il faut surtout garder une cohérence entre le produit, le lieu et la recette.

Le Guide Michelin est en crise, la question est de savoir si la prochaine édition sera en version papier ou seulement en version numérique. Le Guide a permis sa supériorité suprême car, de nos jours, on peut avoir le même plaisir dans une brasserie que dans un restaurant étoilé. On est passé de 490 000 exemplaires à 90 000.

La clientèle consomme du chef marseillais

Les chefs doivent aussi adopter une communication de crise suite à l’émergence de sites d’avis comme TripAdvisor. Pour eux, il est important de répondre à toutes les remarques, qu’elles soient positives ou négatives.

Mireille Astolfi a précisé que le Guide des Tables MP2013 a connu un franc succès auprès des restaurateurs et des consommateurs et que l’édition 2014 gardera beaucoup de son esprit initial, tout en apportant des modifications pour garder son côté qualitatif.

Pour Maxime Tissot, l’Office de Tourisme s’est rendu compte que la ville de Marseille pouvait être intéressante aux yeux du public depuis la Coupe de Football. La clientèle, de plus en plus critique, vient maintenant consommer du chef marseillais.

Crédit photo : Caroline Générosi-Herpin

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